Randy Newman / Land of dreams

Rédigé par costello22 / 23 juin 2005 /

« Land of Dreams » est bien plus que « le » disque de Randy Newman produit par Mark Knopfler. En 1988, ce dernier est incontournable. Il vient de produire le « miracle » de Willy de Ville (qui n’en est pas un, encore que…), il a bossé pour Aztec Camera, Dylan ou Tina Turner. La production du guitariste de Dire Straits, à une ou deux exceptions près (le gros riff qui tache d’ « It’s money that matters » ), s’efface ici derrière la singularité du talent de Randy Newman, l’un des meilleurs songwriters américains.

L’album démarre par trois des titres les plus personnels jamais composés par Newman, il y évoque son enfance dans le sud, ses problèmes d’intégration à l’école (« Four Eyes »). Inhabituel chez quelqu’un qui s’était plutôt fait une spécialité de décrire les petits travers de ses contemporains . Ces trois chansons sont parmi les meilleures de l’album et suffisent presque à elles seules à faire de « Land of dreams » un bon disque de Randy Newman. Le ton général est plutôt enjoué et les chansons d’amour (« Falling in Love », « Something special » ) sont plutôt guillerettes.

On notera quand même une tentavie rap peu convaincante (« Masterman and Baby J »), une ou deux chansons moyennes (« Red Bandana »), mais aussi un authentique chef d’œuvre.

La chanson s’appelle “Bad news from home”. Randy y raconte la nuit où il l’a surpris dans le lit d’un autre. La mélodie est poignante (pas sur qu’il ait fait mieux depuis) et on a jamais dit en si peu de mots toute la brutalité de la trahison amoureuse. Il y a juste le piano, magnifique, la voix étranglée et la production minimale de Knopfler, qui, pour cela, mérite à jamais toute notre considération.

Juin 2005

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