Sélection disques 2016
Rédigé par costello22 / 31 décembre 2016 /
Les meilleurs disques de 2016
La mort du plus grand songwriter du 20ème siècle était attendue, les dernières apparitions publiques du génie canadien ne laissaient guère planer le doute. L'écoute de son dernier album, sorti quelques semaines à peine avant sa disparition, se révèle une expérience singulière tant, tout ici, annonce la fin qui vient, "I am ready, my Lord". Mais c'est aussi un grand disque qui contient au moins deux de ses meilleures chansons. Le morceau titre, bouleversant parce que Cohen y regarde la mort droit dans les yeux, et le magnifique "Travelin' light'.
Après le deuil terrible qui a frappé l'australien en juillet 2015 avec la mort de son fils, tombé d'une falaise près de Brighton, Nick Cave revient et tente d'apaiser la douleur avec un grand disque élégiaque, moins sombre qu'il n'y paraît. Un peu de la sérénité qui irradiait le précédent "Push the Sky" parvient à percer la noirceur dominante.
Révélé sur le tard, Charles Bradley ne ménage pas ses efforts pour rattraper le temps perdu et tenter de se hisser à la hauteur de son modèle, James Brown. Le sympathique Charles n'a pas forcément les mêmes atouts mais il peut compter sur le backing band de luxe de son label Daptone, l'excellent Menahan Street Band. La reprise du "Changes de Black Sabbath" et l'énergique "Ain't it a sin" constituent les indéniables sommets de ce disque.
Un album inspiré par les voyages effectués entre 2011 et 2014 par PJ Harvey en compagnie du photographe et réalisateur Seamus Murphy au Kosovo, en Afghanistan et dans les quartiers pauvres de Washington. Le titre de l'album fait d'ailleurs fait d'ailleurs référence à un projet de démolition de quartier dans la capitale américaine. Musicalement, PJ Harvey opère presque un retour aux sources du rock blues, sec et tendu, qui était le lien lors de ses débuts, il y a 25 ans déjà ! L'album contient, comme souvent chez PJ, quelques morceaux qui emportent instantanément l'adhésion et sont la marque de son talent multiforme, ainsi les vibrants "Community of hope" et, plus encore, "The Wheel", figurent indéniablement parmi les sommets de la carrière de l'anglaise.
L'ancienne choriste de Will Oldham signe un deuxième album abouti. Les racines country folk restent bien sûr dominantes mais l'influence du rock alternatif se ressent nettement. Les guitares entraînent ses chansons vers des territoires inexplorés. On pensera parfois pour la concision de l'écriture et le mélange séduction/répulsion à une autre grande dame, PJ Harvey (voir ci-dessus)
Le dixième album déjà pour Christophe Miossec. Une équipe nouvelle, des instruments qu'on n'a pas l'habitude d'entendre chez le brestois : violon, mandoline, guitare, et accordéon. Et toujours cette plume unique, reconnaissable entre toutes, au service de chansons qui touchent souvent en plein dans leur cible. Mes préférés ici, "Les écailles" et ses textes ciselés et "Papa", touchante déclaration d'amour à son père qui évite les périls propres à ce genre d'exercices.
Confirmation de la naissance d'un grand songwriter français. On rêvait depuis longtemps de cette americana en français, totalement décomplexée face à ses parrains d'Outre-Atlantique - Townes Van Zandt, Will Oldham et tous les grands noms de la country - et qui assume en même temps une écriture poétique et en français dans le texte. L'hommage à Townes Van Zandt en est la parfaite illustration, touchant mais jamais mièvre. Le merveilleux "Peut-être que nous serions heureux" creuse encore plus profond le sillon d'une country pop à la française et fait naître les plus belles promesses.
Facteurs Chevaux est la réunion de Sammy Descoster, déjà repéré ici en 2009 pour son très réussi Tucumcari et de Fabien Guidollet, à l'oeuvre du côté de chez Verone. Soit deux hommes, deux voix, quelques guitares acoustiques, une autoharpe et huit chansons élégantes entre folk et country. qui distillent une tonalité unique, pastorale et lumineuse.