Je ne sais pas pourquoi celui-là particulièrement, mais si je ne devais garder qu'un disque dans toute l'oeuvre de Manset, je crois que je choisirais "L'atelier du crabe". Sûrement parce qu'il constitua ma porte d'entrée dans l'univers si préservé du chanteur. Peut-être aussi parce que les orchestrations, entre rock et variété, avaient ce côté immédiat qui facilitait cette entrée.. Je crois surtout que la magie était intimement liée à la chronique de Bruno T., alias Bayon, parue dans Rock&Folk. Rarement, chronique de disque, mêlant l'expérience personnelle et l'écoute de la musique, ne m'aura donné envie de plonger sans retenue dans l'oeuvre d'un artiste. L'occasion de la relire encore et encore...
En 2015, soit deux ans après la mort de Daniel Darc, l'album est ressorti agrémenté d'une dizaine d'inédits qui laissent à penser que les textes les plus sombres avaient été écartés de l'édition originale. Ils résonnent avec une tonalité et une émotion particulières après le départ de l'artiste : « Je suis la fleur dans la poubelle, ne me laissez pas me faner [...]. Je suis né brisé, la lumière passe à travers moi. Je suis fêlé. [...] Je n'aurais été qu'une parenthèse enchantée dans votre merdier. »
La plupart des compositions sonnent presque instantanément comme des classiques. L'énergie rock est bien présente, les mélodies aussi. Bailey insuffle à ces chansons un lyrisme qu'il n'avait pas osé jusqu'alors.
Jeune marié, l’irascible Van Morrison s’interdit pourtant toute sérénité: l’orage menace l’apparente quiétude de Days like this. Album réédité en 2019, à lire donc la chronique parue dans Rock&Folk en avril 2019.